Proximité et disponibilité d’un vétérinaire rural heureux
Richard Leclerc est praticien rural dans la Loire. Originaire de Dijon, diplômé de Lyon en 2000, installé depuis 2004 à Rive-de-Gier, il a su au fil des années tisser un lien de proximité et de disponibilité avec ses éleveurs, et partager cette philosophie avec toute son équipe. Il nous raconte son expérience de praticien rural heureux.
D’où vient votre vocation de vétérinaire rural ?
Richard Leclerc : Je suis petit-fils d’éleveur de bovins, ce qui a motivé ma vocation depuis l’enfance à travailler avec les paysans et soigner des vaches. Je me souviens que tout petit l’arrivée du vétérinaire était toujours un événement, et je revois ma grand-mère nettoyer les phares de la voiture du véto après une césarienne pour être sûre qu’il verrait suffisamment dans le noir sur le chemin du retour…
Pouvez-vous nous décrire votre structure et son organisation ?
Richard Leclerc : Nous sommes six vétérinaires dans la structure, dont quatre travaillant essentiellement en rurale. Nous avons environ 450 clients, majoritairement en élevage laitier Holstein auxquels s’ajoutent quelques élevages allaitants, ovins et caprins. Nous sommes en zone d’élevage de montagne – l’élevage type est ici de 60 vaches pour un GAEC à deux.
La relation à l’animal demeure importante, chaque vache garde une vraie valeur propre. La géographie, le mode d’élevage et la relation aux animaux créent de mon point de vue un vrai besoin de proximité entre tous les intervenants. C’est un socle essentiel dans le lien qui unit notre équipe aux éleveurs.
Nos clients attendent de nous que nous soyons disponibles et accessibles. À l’inverse des grands troupeaux où l’éleveur assure de nombreuses interventions lui-même, nos éleveurs n’hésitent pas à nous contacter dès qu’ils ont besoin de nous, aussi bien pour des urgences que pour des questions ou des conseils. Nous encourageons la communication, nous prenons des nouvelles, ils nous en donnent spontanément.
Notre territoire s’étend sur environ 70 km, et nous avons mis en place un système de tournées – chaque jour de la semaine est dédié à une partie de notre territoire, où nous concentrons les actes non urgents et la livraison des achats.
Ces tournées représentent autant de points de contact entre nous et les éleveurs, que nous verrions peu autrement. On constate d’ailleurs que ces éleveurs situés parfois à plus de 40 km de la clinique font parfois le déplacement pour nous amener leur chien !
Quelles sont vos relations avec vos éleveurs ?
Richard Leclerc : Je pense que nous sommes perçus par nos éleveurs comme de bons professionnels, mais aussi comme de bons partenaires – au sens économique du terme certes, mais aussi dans un lien presque amical. Il y a très peu d’éleveurs avec lesquels le courant ne passe pas, et certains sont venus à nous sur la base de notre réputation de disponibilité.
L’équipe de la clinique partage naturellement cette culture de service et de lien. Le fait que la structure soit très stable contribue à la proximité avec nos clients : nous avons tous la même conception du travail, de la communication, du bon comportement avec eux. L’avenir est à la concentration des élevages, avec moins d’éleveurs mais autant d’animaux.
Nous ferons peut-être moins d’actes, mais les jeunes éleveurs semblent avoir les mêmes besoins, et nous restons à leur écoute. Aujourd’hui, nous faisons du suivi de reproduction, du suivi bactériologique, mais peu de suivi d’élevage – je considère que notre présence régulière auprès des éleveurs apporte le suivi qu’ils attendent.
D’un partenaire comme MSD Santé Animale, nous attendons un soutien technique pour nous aider en cas de problème chez un client, mais aussi pour entretenir de la convivialité, via des réunions éleveurs par exemple. Le lien qui nous unit à nos éleveurs est fait de confiance et d’estime réciproques. Il se nourrit de notre disponibilité, de notre capacité à communiquer, et de notre accessibilité.
Le campus sur les réseaux