La quête du sens : le nouveau graal des collaborateurs
Recruter, former, fidéliser ses salariés est un challenge permanent et complexe pour un chef d’entreprise. Les exigences des uns (clients, chefs d’entreprises) et des autres (salariés) ne font que croitre dans notre monde occidental et donc conserver ses équipiers est devenu un enjeu majeur. L’entreprise vétérinaire n’échappe bien sûr pas à la règle. Comprendre les évolutions des besoins de ses collaborateurs permet de trouver des pistes pour relever ce challenge.
1. Comprendre la pyramide des besoins
L’approche d’Abraham Maslow, psychologue américain du XXème siècle, permet de mettre en évidence 5 grands types de besoins fondamentaux pour un individu. Et un besoin génère nécessairement une tension, une force qui pousse à le combler. A l’inverse, un besoin non comblé sera une source de frustration, d’émotion voire de colère, et de démotivation.
- Besoins physiologiques: manger, boire, dormir ;
- Besoin de sécurité: ne pas me sentir en danger, avoir un logement, un travail et un salaire ;
- Besoin d’appartenance: faire partie d’un groupe, d’une communauté qui me protège, me permet d’échanger et de ne pas me sentir seul et différent ;
- Besoin d’estime de soi: inspirer confiance, être reconnu par les autres comme ayant des compétences, des atouts, être capable de générer des sentiments positifs chez les autres et ainsi avoir confiance en moi ;
- Besoin de réalisation de soi, d’accomplissement: développer ses propres compétences, avoir besoin de comprendre le sens de ce que l’on fait. Pour quoi je travaille ? Pour quelles raisons je m’investis dans ce que je fais ?
Illustration : modélisation de la pyramide de Maslow
Abraham Maslow a ensuite classé ces 5 besoins dans cet ordre, du bas de la pyramide vers le haut. Et pour lui, il n’est pas possible de grimper la pyramide, de passer à l’étage supérieur sans avoir comblé le besoin précédent. Ainsi impossible de couvrir le besoin de reconnaissance si le besoin de sécurité n’est pas comblé. Le besoin de réalisation de soi est alors, le graal, l’étage ultime de la pyramide pour un collaborateur d’établissements vétérinaires (ASV ou vétérinaires).
2. Les sources de motivation
Cette approche importée dans le monde de l’entreprise permet de comprendre les sources de motivation des collaborateurs. Tout salarié dans nos sociétés occidentales, quel que soit son statut se met à l’abri du niveau de base des besoins, les besoins physiologiques, vitaux pour vivre. Ensuite le CDI devient une sécurité (relative bien sûr) mais il est plus facile d’avoir accès à un logement avec un CDI en poche qu’avec un CDD ou un contrat de stagiaire.
Ces deux premiers niveaux sont ainsi assez généralement considérés comme acquis pour des salariés vétérinaires. Ils ne peuvent donc pas être des facteurs de motivation. Mais ils restent cependant des sources potentielles de forte insatisfaction. Par exemple ne pas reconduire un CDD, ne pas le transformer en CDI sera toujours vécu comme une injustice. Se rendre compte que son salaire est en dessous des autres salariés de cette même entreprise vétérinaire, à compétences et à responsabilités égales sera le point de départ d’un conflit certain.
Ainsi le salaire (à partir d’un certain niveau minimum qui assure la sécurité) n’est pas une source de motivation, mais peut être une cause forte d’insatisfaction
3. Travailler la motivation des salariés
Les étages supérieurs permettent eux, de travailler la motivation des salariés. Le point de départ essentiel est le besoin d’appartenance : j’ai bien conscience de faire partie d’un groupe, d’une équipe, d’une même structure vétérinaire. Au-delà de l’entreprise, ce besoin d’appartenance à une communauté est même le point de départ de tous les réseaux sociaux. Il nous pousse à devenir membre d’un programme de fidélité, d’avoir une carte de telle ou telle enseigne. Sur le plan professionnel, il débouche sur la fierté de travailler pour cette entreprise et donc de la porter aussi vers l’extérieur
Au-dessus se trouve le besoin d’estime de soi. Cette estime de soi est si souvent fragilisée, écornée dans le monde d’aujourd’hui, en particulier dans les jeunes générations pour des raisons variées et pas toujours évidentes. Ne pas se sentir au niveau, ne pas croire pouvoir être à la hauteur, ne pas oser par peur d’échouer sont à la fois des causes de mal être profond personnel mais aussi des sources de démotivation, bien souvent contagieuses, pour les salariés de l’entreprise vétérinaire.
Et enfin le graal, le dernier étage de la pyramide est donc la quête du sens, qui se base sur l’accomplissement de soi. Avoir un rôle véritable dans son entreprise vétérinaire, influencer les décisions, avoir des missions et des projets qui lui sont confiés, des responsabilités identifiées et déléguées va permettre au salarié de prendre toute sa place dans son activité, pourvoir exercer sa puissance dans l’organisation vétérinaire et ainsi appréhender ce qui pousse le matin à venir travailler dans son entreprise avec le sourire et surtout avec, une denrée rare, l’envie !
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