L’observance, défi commun aux patients humains et animaux
En médecine humaine, l’observance est la façon dont un patient suit – ou ne suit pas – la prescription qui lui a été faite. Cette prescription comprend la prise d’un médicament à la dose et la fréquence adaptée, et éventuellement les mesures complémentaires, hygiéniques ou diététiques, associées.
Dans le cas spécifique de l’animal, qui rejoint d’ailleurs le cas du jeune enfant, l’observance dépend entièrement d’un tiers, ici en la personne du propriétaire ou de l’éleveur. Les conséquences potentielles d’une observance incorrecte sur le traitement et la guérison d’une maladie sont bien connues des soignants.
Mais l’observance des traitements vétérinaires rejoint aussi des enjeux de santé publique lorsqu’il s’agit, par exemple, des antibiotiques.
Les causes d’observance inadéquate sont nombreuses et récurrentes en médecine vétérinaire. Quel praticien n’a jamais reçu en consultation un animal diabétique bien mal en point suite à des injections d’insuline faites à des doses ou fréquence inadaptées par son propriétaire croyant bien faire ? Ou des propriétaires arrêtant d’eux-mêmes des traitements antibiotiques ? D’autres oubliant de renouveler les antiparasitaires délivrés qui restent toute la saison dans le placard ?
Fortes de cette expérience, les recherches menées par les laboratoires intègrent dorénavant cette problématique dans le développement des spécialités nouvellement mises sur le marché. Priorité pour l’amélioration de l’observance, l’augmentation de la durée d’action des traitements facilite la vie du patient, du propriétaire ou de l’éleveur.
Ainsi en pratique rurale, depuis près de 30 ans, les bolus ont facilité la libération progressive des principes actifs via des spécialités ingérées par les bovins et persistant un temps variable dans le rumen (attention pour en bénéficier, il faut avoir 4 estomacs). Dans toutes les espèces, c’est maintenant sur des molécules innovantes assorties d’une rémanence hors du commun que la recherche s’est concentrée.
Et quelle tranquillité d’esprit pour un propriétaire de chien de pouvoir ainsi protéger son chien une fois à chaque saison et non pas mensuellement contre les principaux parasites !
Mais ces innovations ne peuvent porter totalement leurs fruits sans une communication adaptée dirigée vers la personne qui administre le traitement. À l’avenir c’est probablement la vie digitale et connectée qui nous fournira la clé d’un traitement réussi. Vous souvenez-vous du minuteur – devenu « vintage »- qui bipait chaque jour à la même heure pour donner son traitement à un chien cardiaque ?
Aujourd’hui les propriétaires s’inscrivent en ligne et programment eux-mêmes la fréquence des rappels qu’ils souhaitent recevoir, par e-mail ou, le plus souvent, par SMS. Dans une société ou une personne sur deux utilise un smartphone, les applications santé prennent peu à peu leur place dans le quotidien des propriétaires. La santé connectée est en plein boom chez l’Homme, alors pourquoi pas chez nos patients animaux ?
Santé connectée : pour améliorer l’observance chez l’Homme comme chez l’animal
Chez l’Homme diabétique, malgré des progrès constants de la thérapeutique, la prévention des complications reste un challenge. Afin d’aider ces patients, MSD a lancé en 2014 une application permettant d’améliorer l’observance et de suivre son diabète au quotidien.
Les principales fonctionnalités incluent : des conseils, un pilulier digital avec système de rappel, un agenda des prochains rendez-vous, l’enregistrement des ordonnances et les rappels de renouvellement. L’idée a fait son chemin : depuis peu, aux Etats-Unis, les propriétaires de chiens et de chats diabétiques ont eux aussi leur appli diabète connectée ! À suivre bientôt en France…
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