Déléguer des tâches aux ASV : le savoir-faire faire !
Lorsqu’on réfléchit aux leviers de motivation existants dans une entreprise vétérinaire, on peut sans aucun doute mentionner la délégation de missions. Faut-il savoir ce que l’on met derrière ce terme qui est au mieux un concept vague et au pire une incantation sans réalité concrète.
Que signifie « déléguer » ? Quelles sont les étapes pour y parvenir efficacement ? Comment préparer et structurer l’entretien de délégation ?
Management de la délégation
Nous devrions exclure de la définition de délégation au moins deux idées :
– Le vétérinaire responsable se départie de ses responsabilités ou obligations ;
– Le vétérinaire responsable confie une tâche à un collaborateur.
De quoi s’agit-il alors ? Il faudra respecter trois principes fondateurs d’un management motivant :
– Inciter l’ASV à agir ;
– Laisser le choix des moyens avec des limites définies ;
– Avoir et partager une vision motivante de l’objectif.
Nous pourrions formuler cela en disant que le vétérinaire responsable confie à un collaborateur qualifié la réalisation d’un objectif en lui laissant une autonomie de méthodes et de moyens et en apportant le soutien et le contrôle nécessaire suffisant. Les modalités de l’accompagnement et du contrôle ont été définies au départ selon des critères clairs, transparents et approuvés par le collaborateur.
Pourquoi autant de freins ?
Lorsqu’on interroge des vétérinaires sur les raisons qui les empêchent de déléguer on entend souvent la même chose :
– Perte de temps à expliquer ce qu’il faut faire, ça va plus vite en le faisant soi-même ;
– Peur que ce soit moins bien fait, ou plus long ;
– Peur de perdre son pouvoir, ses prérogatives ;
– Peur de créer des jalousies ou des tensions internes.
Pourtant il y a bien des avantages à déléguer
La manière d’aborder la notion de délégation est déterminante dans la vision qu’auront les acteurs de cet acte bénéfique pour toutes les parties.
Retenons que pour le responsable les avantages sont essentiellement :
– Meilleure gestion du temps et des priorités ;
– Meilleure concentration sur des priorités techniques et spécifiques ;
– Renforcement de la confiance, de la notion de travail en équipe ;
– Développement de la motivation, de l’autonomie, de l’implication, de la responsabilité.
Pour l’ASV les bénéfices sont également importants :
– Reconnaissance par la direction de certaines capacités, aptitudes, motivation ;
– Mettre en avant ses compétences ;
– Témoignage de confiance ;
– Se distinguer, avoir l’opportunité d’enrichir son travail ;
– Gagner en autonomie, en indépendance.
Notons que l’entreprise a tout à gagner à développer des compétences de manière à ce que plusieurs personnes soient en capacité à gérer certaines missions et à faire grandir la motivation de son personnel.
Les étapes de la délégation
Quatre étapes distinctes vont jalonner la mise en œuvre d’une délégation.
1. La fixation de l’objectif : c’est le vétérinaire responsable qui va fixer le but à atteindre. Il annoncera cet objectif de manière à montrer le cap et à orienter la convergence des moyens à mettre en œuvre.
2. La mission précise : On parle ici de ce qu’il « faut faire ». Cette étape est réalisée par le collaborateur, parfois avec le responsable en complément.
3. La méthode, les moyens : Autant que possible c’est le collaborateur qui « dessine » le chemin à parcourir pour atteindre le but. La tentation est souvent grande pour le manager de dire aussi le « comment il faut s’y prendre ». C’est un abus qui rend la délégation démotivante car il faut exécuter une tâche… simplement.
4. Contrôle : Le vétérinaire responsable contrôle sur des critères préalablement travaillés en commun de manière à s’approprier les limites et les modalités.
Recommandations pour réussir la délégation auprès des ASV
Une question est souvent posée par les vétérinaires responsables : peut-on imposer une délégation ? La réponse est non, elle se propose et ne doit pas être une obligation.
D’ailleurs cette délégation est irréversible lorsqu’elle est acceptée, le manager ne peut pas la retirer à moins d’une faute grave. Il faudra s’abstenir également d’intervenir à tout bout de champ. Au départ il faut informer, former, apporter le suivi qui a été prévu… et surtout ne pas faire de « contrôle surprise » ! À la demande du collaborateur il sera possible de faire des ajouts, des compléments de formation pour que la mission atteigne durablement son but. Le responsable, par définition, est responsable du résultat final, sauf en cas de réussite du collaborateur !
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