Bien-être et praticien sont intimement liés

La santé animale fait partie intégrante du bien-être animal comme l’alimentation, l’environnement et le comportement. La Loi européenne et le droit français à travers le code rural consacrent le vétérinaire comme un participant actif du bien-être animal.

Une logique primaire nous conduit rapidement à admettre que le vétérinaire est le référent en santé animale donc en bien-être. Des chartes de la profession vétérinaire émettent l’idée que l’une des missions majeures du vétérinaire est d’être une force primordiale pour le bien-être animal *. Nos voisins britanniques consacrent le vétérinaire d’animaux de compagnie ou en productions animales comme celui qui va travailler, éduquer, informer, promouvoir à travers des campagnes les cinq besoins en terme de bien-être.

Citons le dernier « être protégé de la douleur, de la souffrance, de la maltraitance et de la maladie ». Prendre ce rôle à bras-le-corps permet d’être en accord avec la société, le propriétaire de l’animal et avec la position de référent en santé animale qu’est le vétérinaire.

Il devient alors naturel de prendre son rôle de traitant comme celui d’un ambassadeur, promoteur de la santé et donc du bien-être animal. Le progrès fait ces dernières années dans la gestion de la douleur dans l’ensemble des espèces va dans ce sens.

La castration du chat dite ‘à la botte’ n’est plus envisageable ! L’évolution des données scientifiques a conduit à la prise en compte de la douleur. Par exemple, les mammites des ruminants de grade 1 ou supérieurs sont douloureuses avec des effets négatifs sur la production, l’alimentation et le bien-être de l’animal.

Cette douleur doit être prise en compte. La contention de l’animal est un point important, qu’elle soit chimique, mécanique ou autre. Citons le développement des cages de parages de plus en plus perfectionnées pour le bien-être des bovins et du praticien. L’anthropomorphisme collectif a été supplanté par une évolution légale. L’animal est désormais un être sensible. Ce point imposé par la Loi ou choisi volontairement par le praticien, est en voie d’adoption par l’ensemble de la profession.

La gestion de l’environnement de l’animal dans sa composante comportementale et/ou productive est aussi un point majeur lié à la prise en compte du bien-être animal. Les audits bâtiments d’élevage faits par des vétérinaires s’attachent à améliorer l’environnement des animaux et donc par définition leur bien-être. Le développement de l’analyse comportementale de l’animal de compagnie dans son environnement fait son chemin et développe l’image du vétérinaire comme le référent en bien-être.

Les formations dans les écoles vétérinaires ou d’autres sociétés savantes sur ces thèmes augmentent encore le savoir-faire de la profession. Il reste un point important déjà exploré et devant être développé : communiquer sur le vétérinaire en charge du bien-être de l’animal.

Le vétérinaire est dans son savoir, sa communication, ses actes un pourvoyeur de bien-être animal. Serait-il aussi un moteur important du bien-être de l’Homme ?

Le bien-être animal, le bien-être de l’homme

Une meilleure contention, un meilleur environnement, la prise en charge de la douleur en animaux de compagnie et en productions animales notamment en ruminants, l’approche de troupeau, l’approche comportementale du troupeau ont des effets sur le bien-être animal. Plus l’animal de production a un état de bien-être, plus l’éleveur a des revenus potentiellement supérieurs. Le rôle du vétérinaire peut être alors compris comme un pourvoyeur de santé et de bien-être pour l’animal mais aussi pour le propriétaire !

Il est un certain nombre de domaines où le lien avec le bien-être de l’homme parait évident. La médiation animale pour les personnes malades, handicapées ou socialement instables est reconnue comme une source de bien-être pour l’homme et en conséquence de santé. Certains vétérinaires se sont fortement engagés dans cette voie. Cela renforce l’image positive du vétérinaire.

La santé animale fait partie intégrante du bien-être animal comme l’alimentation, l’environnement et le comportement. La Loi européenne et le droit français à travers le code rural consacrent le vétérinaire comme un participant actif du bien-être animal.

« L’animal est désormais un être sensible. »

*. Vetfutures, une vision de la profession vétérinaire en 2030. Nov. 2015. www.vetfutures.org.uk

Le bien-être, l’affaire de tous

Très indirectement, le vétérinaire peut compter sur l’industrie pharmaceutique pour l’accompagner dans l’amélioration du bien-être animal. Beaucoup d’initiatives de recherche sont soutenues par l’industrie pharmaceutique telles que les formations sur l’approche de troupeau ou les audits complets d’élevage, ou des dispositifs particuliers de diagnostic ou d’évaluation du niveau de douleur.

La société et les filières sont également de plus en plus orientées sur le niveau de bien-être des animaux. Citons des initiatives de certains industriels laitiers pour définir une charte de bien-être animal. L’écho est puissant car rémunérer le lait en fonction du niveau de bien-être pourra peut-être redonner foi dans les productions animales ‘conventionnelles’.

Les faisceaux sont convergents, le vétérinaire est un soignant à la lisière des ‘mondes’. Celui qui développe le bien-être animal pour les animaux de compagnie et de rapport. Celui aussi du bien-être de l’homme qui est aussi indirectement touché par le bien-être des animaux. Nous avons tous un rôle à jouer dans le développement de cette image positive de la profession et de sa place importante dans la société.

Le campus sur les réseaux