Quand proposer un objet connecté à vos clients ?

Annick Valentin-Smith

Les montres connectées et les trackers d’activité sont entrés dans notre quotidien pour évaluer notre activité (Fitbit, Garmin…) et surveiller notre santé (Apple Watch, Withings…). Plus récemment, des objets connectés sont apparus dans l’univers des animaux de compagnie.

La presse, la télévision et les réseaux sociaux parlent de ces dispositifs connectés et tout naturellement les propriétaires vous sollicitent pour vous demander votre avis. Que faut-il en penser ?

Surveiller avec un système GPS

Un jardin mal clôturé, un chien fugueur ou « vadrouilleur », un chien de chasse ou un propriétaire angoissé par la perte de son animal ? Grâce à certains systèmes connectés, il est possible de suivre son chien ou son chat directement sur un smartphone et d’avoir accès à sa localisation exacte.

Les trackers de géolocalisation sont les trackers les plus connus, ceux qui sont appelés couramment « GPS » Avec le mode « live tracking », la localisation est mise à jour toutes les 5 à 10 secondes et des systèmes de clôtures virtuelles permettent de recevoir une alerte si l’animal franchit certaines limites prédéfinies.

Ces trackers qui suivent l’animal en direct contiennent une carte SIM qui envoie la position GPS à des serveurs en passant par le réseau téléphonique GSM, il faut donc souscrire un abonnement.

EN PRATIQUE : Critères pour choisir un tracker GPS ?

  • L’autonomie de la batterie : c’est essentiel. Si la batterie est vide le collier ne transmet plus. La batterie se vide rapidement quand le dispositif est en mode transmission. L’autonomie dépend du réglage de l’intervalle de temps entre chaque position GPS. Plus il est court et plus l’autonomie sera faible.
  • La fréquence/précision de la localisation : la fréquence de transmission et la précision de la localisation dépendent des réseaux utilisés (GSM, LORA).
  • Le poids du collier : à vérifier avant d’équiper un chat ou un petit chien.

Suivre la glycémie d’un chat diabétique

Pour équilibrer un diabète et optimiser l’insulinothérapie, il faut pouvoir suivre les variations de la glycémie dans la journée. Pour cela, il est possible d’installer sur un chat, (ou sur un chien) un dispositif connecté initialement prévu pour les humains qui va évaluer la teneur en glucose toutes les 15 minutes et restituer sur un lecteur ou un smartphone les valeurs des 8 dernières heures. Les valeurs et la courbe peuvent être partagées à distance grâce à une application (FreeStyle Libre Abbott).

Suivre l’otite d’un chien

Un tracker d’activité peut s’avérer très utile dans le traitement et la prévention de nombreuses pathologies douloureuses. Un dispositif qui monitore aussi les démangeaisons et le fait de secouer la tête (Animo) permet d’objectiver la progression de la guérison d’une otite et mettre en évidence les premiers signes d’une récidive. Par ailleurs les trackers évaluent la quantité et la qualité du sommeil, qui sont perturbées par la douleur ou le prurit de façon précoce et bien avant les signes cliniques.

Gérer l’activité d’un chien en surpoids

Pour accompagner un propriétaire qui cherche à faire perdre du poids a son chien, il faut envisager d’équiper l’animal d’un tracker d’activité (Fitbark) qui va quantifier l’activité et permettre au propriétaire d’assurer une activité régulière et suffisante. L’activité peut être convertie en calories et une gamelle connectée va permettre de vérifier que les apports sont inférieurs aux dépenses énergétiques.

Des bénéfices et quelques limites

La qualité et la fiabilité de ces dispositifs connectés se sont bien améliorées et ils peuvent être aujourd’hui les alliés du vétérinaire dans la surveillance de la santé des animaux de compagnie. Ils peuvent aider à faire un diagnostic et fournir des informations précises, quantifiées et objectives, à distance, en permanence, et ce, même en l’absence des propriétaires. Ils permettent aussi aux propriétaires d’avoir des repères pour conduire un traitement.

Parmi les dispositifs connectés, si ce sont les trackers de géolocalisation qui sont le plus vendus, il existe d’autres dispositifs connectés qui répondent à des besoins des clients des cliniques vétérinaires facilement identifiables :

  • Gamelles et fontaines connectées
  • Litières connectées simples ou « médicalisées »
  • Chatières connectées
  • Caméras connectées « spéciales animaux de compagnie »
  • Plus connus : balance connectée et Thermochip mini (monitoring température)

Il existe des dispositifs « interopérables » dans une même gamme qui peuvent être suivis sur une seule application (par ex la gamme Sure Petcare). Il faut cependant veiller à ce que les gamelles, fontaines, chatières, cameras connectées ne remplacent pas la présence humaine dont les animaux de compagnie ne peuvent se passer.

Contrairement aux médicaments et à ce qui existe en santé humaine, ces dispositifs ne font pas l’objet d’une autorisation de mise sur le marché avant leur commercialisation, il n’existe pas non plus de label certifiant la qualité du service attendu.

Pour finir, avant de recommander ces dispositifs à vos clients, il est préférable d’en choisir un dans chaque catégorie et d’en maitriser les avantages. S’il est logique de facturer la pose d’un dispositif de contrôle glycémique, d’autres moyens de valoriser ces conseils existent :

  • L’interprétation à distance des données d’activité envoyées par le propriétaire est un acte de télémédecine et peut être facturée (télésurveillance)
  • La consultation à distance (téléconsultation) peut être optimisée par l’utilisation de dispositifs de mesure connectés, dans ce cas l’interprétation des données est valorisée en plus du coût de la téléconsultation.

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